Sylvain RENARD |
1826-2014
UNE SAGA REMARQUABLE DE LONGEVITE
4H30 indique ma montre lorsque j'arrive place de la halle. Les persiennes de l'entrée du fournil sont à moitié tirées, laissant filtrer de la lumière, tandis qu'il s'échappe par la porte restée entrouverte les suaves odeurs des premières cuissons.Alerté sans doute par l' arrivée bruyante de mon scooter, une invitation à rentrer retentit avant même de frapper à la porte. Claude ESCOT me tend la main avec un jovial bonjour. Nous franchissons le couloir pour pénétrer dans la salle de fabrication ou s'affaire sur la portionneuse à pâte le jeune Sylvain RENARD (33 ans) repreneur de l'activité. Professionnel averti, il a cependant tenu à seconder le Maître pour se familiariser à l'outil de travail et bénéficier de ses conseils.
"C'est bien de mettre la main à la pâte en avant première. On appréhende moins le premier jour d'exploitation en solo" me dit Sylvain au labeur depuis 1 heure 30 du matin. Au début il faut s'attacher à garder les mêmes pratiques pour ne pas dérouter la clientèle. On personnalisera plus tard s'il faut poursuit il avec le sourire serein révélateur d'une belle maîtrise des événements.
Cuisson parfaite.Claude est satisfait |
"Le café est chaud me lance Claude, et je te propose de
goûter mes palmiers. Méfie toi
ils sont brûlants...
Merci Claude. Cette dernière nuit vécue dans ce fournil familial exploité par 6 générations, couronne une belle vie active dans l'emblématique métier de boulanger.
C'est cuit...on défourne. |
Il y a eu quatre générations de Vasson puis 2 générations d'Escot (mon père Jean et moi) Antoine Vasson né en 1806, a été le créateur de la boulangerie en 1826. Son père habitant Chanonat lui avait acheté cet immeuble ou nous sommes pour l'installer dans le métier. Pierre Vasson son fils lui a succédé, lui même passant le relais à son fils Clément qui laissera l'affaire à Amable mon grand père.
On apprenait le métier de père en fils .Le travail était moins mécanisé donc plus pénible : pétrissage manuel, chauffe du four au bois avec beaucoup de manutention. De nos jours le plus difficile c'est d'assurer la fabrication quoiqu'il arrive. Malade ou pas il faut produire la fournée quotidienne hormis le jour de fermeture hebdomadaire.
Voilà la saga des VASSON ESCOT boulanger se termine faute de descendants attirés par ce beau mais dur métier. Une consolation pour Claude et Maryse, la boulangerie perdurera sous la houlette de Sylvain ...qui ouvre peut être la saga RENARD.
Maryse |