jeudi 20 novembre 2014

IL FAUT PASSER à L'AGRO ECOLOGIE

François Xavier DE MONTARD   

 C'est la formule gagnante   pour l'agronome François Xavier De MONTARD. 

Il l'a lancée avec  conviction, hier au cours de la conférence qu'il animait à la maison de l'Oradou à Clermont FD .

Notre compatriote  a bien voulu, confier en aparté à la gazette pour ses lecteurs, la "substantifique moelle" de la conférence. 

 

Les petits producteurs agricoles face au double défi

de la restauration des sols tropicaux et du 

changement climatique

 Près de 40% de la population active mondiale est employée dans l’agriculture. → Le nombre des  petits producteurs est de  1,3milliards. Ils produisent 70% des denrées alimentaires mondiales.→ Mais, les prix agricoles peuvent varier de 100% d’une année à l’autre. → Résultat :  La moitié des agriculteurs dans le monde sont mal équipés et souffrent d’insuffisance alimentaire.

Cependant, contrairement à un préjugé tenace, l’avenir n’est pas dans les grandes plantations industrielles qui 
  • produisent l’EXODE DES RURAUX EXPROPRIÉS, CONTRAINTS à partir vers des BIDONVILLES (1,2 milliards d’habitants en bidonvilles ! ça suffit !) ; 
  • donnent des SALAIRES DE MISÈRE aux  EMPLOYÉS AGRICOLES RECRUTÉS SUR PLACE ; 
  • entraînent la pollution chimique et les risques d’ÉROSION DES SOLS ou de SALINISATION.

Comme chez nous, la Révolution Verte (engrais+pesticides+semences sélectionnées et l’irrigation (là où c’est possible) a permis beaucoup de progrès mais les sols tropicaux sont fragiles et se dégradent facilement par départ rapide des éléments fertilisants et de l’humus, tassement et faible infiltration de l’eau ; celle-ci provoque ruissellement et ravinement. Et le changement climatique? Il a déjà provoqué  
  •  une augmentation de 0,6 degré de température en Afrique en 20 ans (de 1980 à 2000) et  
  •  l’aggravation des sécheresses et des inondations :

On ne peut pas continuer dans la même voie : il faut passer à l’AGRO-ÉCOLOGIE


En Agro-écologie, l’objectif est la restauration rapide d’un sol vivant et productif par des opérations de travail intensif mais simples pour rétablir l’activité biologique du sol ; cela  consiste à :

  •  Modifier le modelé du sol pour retenir l’eau
  •  Produire et apporter  du fumier et du compost,
  •  Assurer  le retour d’arbres protecteurs et fertilisants dans le paysage agricole.               

Pour y arriver, il faut soutenir les prix au producteur è Chaque pays doit pouvoir soutenir sa souveraineté alimentaire, c'est-à-dire  
  • nég ocier « l’exception agricole » à l’OMC   
  • limiter fortement la concurrence exté rieure de façon à 
  • stabiliser le revenu des petits producteurs et 
  • permettre d’améliorer les sols et de s’équiper.

Le succès des petits producteurs est la condition pour  
  • rétablir une agriculture durable  
  • vaincre la faim.

François Xavier de Montard, novembre 2014
Groupe de Réflexion et d’Information pour un Développement Durable (GREFFE)